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Les TIC sont-elles la plus grande dichotomie de notre époque ?

En matière de durabilité, les technologies de l'information et de la communication (TIC) jouent un rôle complexe. Lorsque l'on évoque la transition vers une énergie propre et les efforts nécessaires pour réduire les gaz à effet de serre, il est normal de penser immédiatement aux principaux responsables des émissions de carbone, tels que la production d'acier et le transport et, en Belgique, notre plus grand secteur industriel, l'agriculture. Cependant, les TIC apparaissent de plus en plus comme un acteur majeur, à la fois en raison de l'énergie qu'elles consomment et de leur potentiel à nous aider à accroître notre efficacité et à réduire nos émissions de carbone à long terme.

Les centres de données sont de grands consommateurs d'énergie et d'eau

Une étude de la Commission européenne montre que la consommation d'énergie des centres de données dans les États membres de l'UE devrait atteindre 3,2 % de toute l'énergie consommée dans la région d'ici à 2030. Le fait est que les centres de données ont besoin de beaucoup d'énergie pour fonctionner. De plus, les centres de données utilisent également beaucoup d'eau pour le refroidissement. C'est un problème pour la Belgique. Selon la carte des risques liés à l'eau de l'Aqueduc du World Resources Institute, la Belgique présente l'un des niveaux de stress hydrique les plus élevés d'Europe du Nord.

Pour certains, les centres de données constituent un problème majeur. L'année dernière, nos voisins néerlandais ont bloqué les tentatives de Meta (société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp) de construire un énorme centre de données dans la communauté agricole de Zeewolde. Les plans ont été partiellement bloqués en raison de l'énorme quantité d'énergie que le projet nécessiterait. Selon les estimations, l'usine aurait besoin de plus d'énergie que toute la ville d'Amsterdam.

Les TIC contiennent une grande partie des réponses à la réduction des émissions de carbone

Toutefois, la question est plus complexe que le simple fait de considérer les centres de données (en particulier) et les TIC (de manière plus générale) comme "mauvais". Il est vrai que le stockage des données peut être consommateur d'énergie, mais il est également vrai que nous avons besoin des TIC pour intégrer les énergies renouvelables dans les réseaux électriques et pour gérer les réseaux plus efficacement à l'aide de technologies telles que l'analyse prédictive.

Les capteurs IoT sont déjà utilisés par de nombreuses entreprises pour optimiser leur consommation d'énergie dans des domaines tels que la logistique des transports, la gestion des installations (y compris les thermostats intelligents) et l'industrie manufacturière. L'intelligence artificielle offre également la possibilité d'améliorer encore cette situation grâce à des solutions de gestion intelligente de l'énergie, de maintenance prédictive et de programmes de réponse à la demande en matière de consommation d'énergie.

En outre, les centres de données eux-mêmes peuvent être optimisés. L'investissement de 3 milliards d'euros de Google à St Ghislain utilise des panneaux solaires pour produire de l'électricité et des systèmes de refroidissement par les "eaux grises" qui consomment moins d'énergie.

Opportunités et défis dans l'industrie des TIC

La fiche d'information "Clean Energy Transition : ICT" explore les opportunités et les défis clés pour les TIC dans le contexte de la durabilité, tels qu'identifiés par les analystes d'Atradius. Il est intéressant de noter qu'ils ont identifié les centres de données comme étant à la fois une opportunité et un défi majeurs pour le secteur. La réponse pourrait se trouver dans l'utilisation des TIC pour atteindre une plus grande durabilité et réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la mesure du possible. Cela offre en soi une multitude d'opportunités pour les entreprises et les communautés.

L'Institute for Sustainable IT (ISIT) vise à rassembler les entreprises, organisations et individus belges pour les aider à effectuer leur transition numérique tout en réduisant l'empreinte environnementale et sociale de leurs services et de leur utilisation des technologies de l'information. Leur vision pourrait être une réponse. Selon eux, "l'informatique durable est un ensemble de technologies et de services numériques qui fournissent des solutions et des innovations durables pour la planète, éthiquement et socialement inclusives".

Souhaitez-vous avoir une vision claire des trois principaux défis et opportunités pour le secteur des TIC au cours des trois prochaines années ?

Téléchargez la fiche "Clean Energy Transition : ICT" (en anglais)

Patrick Van der Avert
Patrick Van der Avert

Senior Manager Marketing & Corporate Communications