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L'industrie de la mode a-t-elle un 'vilain secret' ?

Le textile est l'une des plus grandes industries de Belgique. Il génère un chiffre d'affaires annuel de plus de 4 milliards d'euros et emploie près de 20 000 personnes dans des entreprises spécialisées dans tous les domaines, de l'ameublement à la mode en passant par les tissus techniques.

Notre pays a une longue et célèbre histoire dans ce secteur. Dès le XIe siècle, les textiles et les tissus flamands jouissaient d'une réputation d'excellence, et le lin et la dentelle belges sont toujours considérés comme l'un des meilleurs au monde.

L'industrie textile est un gros producteur d'émissions de carbone

Mais être un leader mondial de l'industrie textile signifie également être un leader mondial en matière d'émissions de carbone.

Selon le programme des Nations unies pour l'environnement, l'industrie de la mode est le deuxième plus grand consommateur d'eau au monde et est responsable de 10 % des émissions mondiales de carbone. Il est choquant de constater que ce chiffre est supérieur aux gaz à effet de serre émis par l'aviation et le transport maritime réunis ! En lavant des fibres synthétiques comme le polyester, nous rejetons chaque année dans l'océan l'équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique sous forme de microplastiques.

Devrions-nous cesser d'acheter de nouveaux vêtements ?

Comment pouvons-nous réduire l'empreinte carbone de l'industrie ? C'est simple, il faut arrêter d'acheter des vêtements et des textiles ménagers neufs.

Mais est-ce si simple ? L'industrie de la mode rapide, en particulier, a construit un modèle commercial fondé sur des saisons multiples, où il y a toujours quelque chose de nouveau dans les magasins. Même s'il est possible de persuader les gens d'"acheter moins", est-ce vraiment ce que veut l'industrie ? Le secteur survivrait-il à une telle approche ? Quelles sont les alternatives ?

Les analystes de risque d'Atradius du monde entier spécialisés dans le textile ont examiné les questions relatives à la durabilité dans l'industrie. Ils ont reconnu le désir des acteurs de l'industrie (et les objectifs des gouvernements) de réduire leur empreinte environnementale, mais la majorité de nos experts ont convenu que le coût et la complexité sont un défi pour de nombreuses entreprises dans une industrie où les marges sont souvent déjà serrées. Des domaines tels que le recyclage peuvent également s'avérer très difficiles, en particulier pour les tissus tels que les polycotons qui contiennent des mélanges de fibres naturelles et synthétiques.

Cependant, nos analystes du risque textile ont également souligné que, malgré les défis, l'amélioration de la durabilité dans le secteur peut également offrir de nombreuses opportunités, dont beaucoup peuvent apporter des économies significatives à l'industrie.

La technologie peut contribuer à améliorer la durabilité des textiles

La plupart des analystes s'accordent à dire que la technologie jouera un rôle central. L'IA et les systèmes intelligents peuvent contribuer à améliorer les réseaux logistiques et à minimiser le zigzag entre les régions que connaissent certaines matières premières avant d'être prêtes à être vendues sous forme de vêtements. L'amélioration de l'efficacité de la production peut également contribuer à réduire les déchets. Le soutien des pouvoirs publics, sous la forme de subventions ou d'aides fiscales, peut aider l'industrie à passer à des énergies propres et à des procédés écologiques. Les entreprises qui améliorent leurs pratiques durables bénéficient d'une meilleure image et ont la possibilité d'élargir leur clientèle.

En effet, l'innovation et les nouvelles technologies visant à améliorer la durabilité dans le secteur textile sont bien vivantes et florissantes en Belgique. Le Centre de science et d'ingénierie textile de l'université de Gand, par exemple, travaille sur une série de projets dans le cadre du thème de recherche "Durabilité et société".

L'industrie passera-t-elle du lavage à chaud au lavage vert ?

L'industrie prendra-t-elle des mesures significatives pour réduire son impact sur l'environnement ? Ou va-t-elle simplement passer du "hotwash" au "greenwash" ?

L'un des principaux facteurs de changement est la législation européenne. Les entreprises de l'UE devront collecter les textiles séparément des autres déchets d'ici à 2025. Le projet Resyntex de l'UE étudie actuellement les moyens d'améliorer l'économie circulaire du secteur. Cet été (juin 2023), les députés européens présenteront des propositions de mesures européennes plus strictes pour mettre fin à la production et à la consommation excessives de textiles.

En bref, le changement est imminent et les entreprises textiles qui n'améliorent pas leur approche de la durabilité risquent de prendre du retard.

De plus amples explications sur la définition du problème ainsi que des suggestions sur la manière de trouver des solutions peuvent être trouvées dans le rapport d'Atradius ci-dessous.

 

Télécharger la fiche d'information "Clean Energy Transition: Textiles" (en  anglais)

Patrick Van der Avert
Patrick Van der Avert

Senior Manager Marketing & Corporate Communications