Le paysage économique mondial reste incertain et les entreprises continuent de rechercher la stabilité. En 2024, nous avons assisté à une forte augmentation du nombre de faillites d'entreprises dans le monde, avec une moyenne de +19 %, en raison des coûts élevés, de la hausse des taux d'intérêt et de la suppression des mesures temporaires de soutien liées à la crise du coronavirus. Cette tendance s'est également fait sentir en Belgique.
Le dernier « Atradius Insolvency Outlook – April 2025 » montre que nous avons peut-être atteint le pic de cette hausse. Pour 2025, nous prévoyons une stabilisation du nombre de faillites au niveau mondial, suivie d'une baisse en 2026. Mais le rapport souligne également les risques considérables liés à l'escalade des tensions commerciales entre les grandes puissances.
2024 : augmentation du nombre de faillites dans le monde
Dans presque tous les 29 marchés suivis par Atradius, le nombre de faillites a fortement augmenté. Les principales causes sont les suivantes:
- Coûts élevés : notamment les prix de l'énergie et des matières premières.
- Taux d'intérêt élevés : ils augmentent la charge financière des entreprises.
- La fin des aides liées au coronavirus : suppression des reports d'impôts ou des garanties publiques.
- Ralentissement de la croissance économique
En Belgique également, nous avons constaté une accélération du nombre de faillites, avec pas moins de 31 par jour, même si cette augmentation est restée relativement modérée par rapport à d'autres pays européens. Les petites entreprises des secteurs tels que l'horeca, le commerce de détail et la construction ont été particulièrement touchées. Le retour progressif au niveau d'avant la crise semble donc toucher à sa fin, et le risque d'une nouvelle hausse semble limité pour l'instant.
Perspectives pour 2025 : stabilisation attendue, avec une légère baisse en vue
Pour 2025, Atradius prévoit une stabilisation du nombre de faillites dans le monde (au niveau élevé de fin 2024). Parmi les raisons invoquées, citons notamment:
- Baisse de l'inflation
- Baisse des taux d'intérêt par les banques centrales
- Croissance économique limitée
Pour la Belgique, cela signifie une année de relative accalmie (cf. les prévisions de base dans le tableau ci-dessous), c'est-à-dire une stabilisation du nombre de faillites. Cela reste toutefois fortement dépendant de facteurs externes.
En 2026, nous prévoyons, à quelques exceptions près, une baisse mondiale du nombre de faillites de 5 % (cf. les prévisions de base dans le tableau ci-dessous). Pour la Belgique, nous prévoyons une situation stable, même si notre pays pourrait profiter d'un éventuel assouplissement des conditions de crédit et d'une confiance accrue des consommateurs.
Mais que se passera-t-il si la guerre commerciale s'intensifie?
Les perspectives sont prudemment positives, mais le rapport prévoit également la possibilité d'un scénario pessimiste. La situation est fragile. Dans ce scénario, nous tablons sur une nouvelle escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux tels que la Chine, le Canada et l'UE. Les conséquences (par pays : cf. les prévisions en cas de guerre commerciale totale dans le tableau ci-dessous) :
- La croissance économique mondiale ralentit à 2,0 % en 2025.
- Le nombre de faillites repartirait à la hausse, avec une augmentation de 6 % à l'échelle mondiale en 2025.
- La Belgique, en tant qu'économie ouverte et axée sur les exportations, pourrait également connaître une légère augmentation du nombre de faillites.
Les secteurs qui dépendent des exportations ou des chaînes d'approvisionnement mondiales (tels que la chimie, la construction mécanique et les transports) sont particulièrement sensibles à ces évolutions. Il ne faut donc pas sous-estimer les effets indirects sur les entreprises belges.
La situation en Belgique: résiliente, mais pas immunisée
Bien que la Belgique se montre relativement résiliente, certains points méritent toutefois notre attention:
- La croissance économique est lente et reste sensible aux chocs internationaux.
- Les entreprises sont confrontées à une pénurie de main-d'œuvre et à une hausse des coûts salariaux.
- Les conditions de crédit s'assouplissent, mais les banques restent prudentes.
Dans le scénario de base, nous prévoyons, comme déjà mentionné, une stabilisation du nombre de faillites en 2025, suivie d'une légère amélioration en 2026. Toutefois, en cas de perturbations géopolitiques ou de nouveaux vents contraires sur le plan économique, le nombre de faillites pourrait à nouveau augmenter, en particulier dans les secteurs orientés vers l'exportation (cf. les prévisions en cas de guerre commerciale totale dans le tableau ci-dessous).
Que se passera-t-il en cas d'escalade tarifaire totale?
L'issue est incertaine. Le nombre de faillites atteint progressivement son niveau d'avant la crise. La situation va-t-elle continuer à s'améliorer ou allons-nous vers une guerre commerciale totale ? Dans le rapport que vous pouvez télécharger, vous trouverez en annexe le nombre de faillites prévu sans les tarifs extrêmes de Trump. Que se passera-t-il s'il met ses plans à exécution ? Il y a de fortes chances que la réalité se situe quelque part entre les deux. Nous prévoyons un nombre de faillites compris entre les « prévisions de base » et celles d'une « guerre commerciale totale » dans le tableau ci-dessous. Maintenant que la résistance s'organise dans les rangs républicains et au sein même de la population américaine, tout peut encore changer...
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Prévisions de base |
Guerre commerciale totale |
||
|
2025 |
2026 |
2025 |
2026 |
... |
|
|
|
|
Belgique |
0 |
0 |
1 |
2 |
... |
|
|
|
|
France |
2 |
-14 |
9 |
4 |
Allemagne |
-3 |
-16 |
3 |
2 |
Pays-Bas |
-2 |
8 |
3 |
21 |
Royaume-Uni |
4 |
0 |
5 |
5 |
... |
|
|
|
|
Le monde |
0 |
-5 |
6 |
5 |
Europe |
1 |
-6 |
5 |
5 |
Asie Pacifique |
-3 |
-21 |
8 |
3 |
Amérique du Nord |
0 |
-1 |
6 |
5 |
En savoir plus
Le rapport complet « Atradius Insolvency Outlook – April 2025 » contient des analyses approfondies, des prévisions par région et des comparaisons de scénarios.
et découvrez :
- L'impact de l'incertitude économique sur l'attitude des banques centrales et, directement, sur l'accès au crédit.
- Ce qui différencie le scénario de base d'un scénario de guerre commerciale.