La Belgique est l'un des principaux pays exportateurs de produits pharmaceutiques au monde et un important centre de commerce et de transport. Elle abrite 29 des 30 premières entreprises pharmaceutiques mondiales, représente plus de 10 % des exportations totales de la Belgique et emploie près de 30 000 personnes.
Bien que l'industrie ne soit pas l'un des plus grands producteurs de gaz à effet de serre, toutes les mesures qu'elle prendra pour passer à l'énergie propre auront un impact sur les objectifs plus larges de la Belgique et de l'Union européenne en matière d'émissions nettes nulles.
L'une des principales motivations de l'industrie pour passer à l'énergie propre sera probablement le coût, surtout après la récente crise de l'énergie. Dans le rapport « Clean Energy Transition : Pharmaceuticals », Julien Claeys, notre spécialiste de l’industrie pharmaceutique en Belgique, déclare ce qui suit : « La réduction des coûts sera un facteur clé pour le passage aux énergies renouvelables, en particulier en raison de la nature énergivore du marché. »
Julien Claeys a également souligné le potentiel d'amélioration de la sécurité énergétique qu'offrent les énergies propres. Il déclare : « L'énergie propre pourrait offrir une plus grande sécurité d'approvisionnement en énergie pendant les périodes de tension géopolitique, lorsque les sources d'énergie conventionnelles pourraient être coupées, en rendant l'approvisionnement en énergie plus autonome. »
Pour donner au secteur une chance solide, les prix des énergies renouvelables devront bien sûr continuer à baisser. De plus grandes quantités d'énergie renouvelable devront être produites pour garantir un approvisionnement régulier et des prix plus bas. Mais pour y parvenir, il faudra investir davantage dans les services publics, les réseaux nationaux et les projets de production privés.
Si l'autoproduction d'énergie solaire et éolienne permet de réaliser des économies à long terme, l'investissement initial peut grever considérablement les budgets d'investissement. Cela peut constituer un défi pour les petits acteurs, en particulier dans le climat économique actuel caractérisé par des taux d'intérêt élevés. Comme l'explique notre spécialiste local de l'industrie pharmaceutique, « au niveau microéconomique, les besoins en capitaux des entreprises posent problème, car une grande partie de la dette arrive à échéance et les taux d'intérêt restent élevés ».
En fin de compte, l'UE poursuit son ambition de devenir le premier continent à atteindre le Net Zero. La stratégie pharmaceutique vise à promouvoir la transparence, la responsabilité environnementale et la durabilité dans les chaînes d'approvisionnement pharmaceutiques mondiales.
Cela pourrait créer des opportunités pour l'industrie pharmaceutique belge sur la scène mondiale, en particulier à la lumière de la demande croissante des consommateurs pour des produits verts.
Le coût de la transition vers l'énergie propre et l'impact potentiel qu'elle pourrait avoir sur les marges avant que les coûts de l'énergie ne baissent constitueront toujours le risque le plus important. Mais pour un secteur qui a l'habitude de consacrer des années au développement avant qu'un médicament ou un appareil médical n'arrive sur le marché, ce risque est moins important que pour d'autres secteurs.