L'inflation diminue. La récession pourrait être évitée. Peut-on espérer une croissance de l'économie mondiale ?
Selon l'équipe d'économistes d'Atradius, la réponse est oui. C'est un oui modeste et prudent, mais leur conclusion est globalement positive. En fait, nos économistes décrivent les mois à venir comme un "atterrissage en douceur".
Pour l'économie mondiale, un atterrissage en douceur signifie que le resserrement monétaire imposé par les banques centrales du monde entier a fonctionné. L'inflation diminue et se rapproche désormais des objectifs fixés par bon nombre de ces banques.
Jusqu'à présent, du moins, cette évolution s'est faite lentement et régulièrement, évitant les effets les plus graves que le resserrement monétaire peut entraîner. Si la dernière étape du retour aux objectifs d'inflation peut encore s'avérer difficile, les augures sont pour la plupart bons.
Dans la zone euro, l'inflation devrait être inférieure à 2 % d'ici à la fin de 2024.
La croissance du commerce mondial devrait suivre le rythme de croissance du PIB pour atteindre 2,5 % en 2024 et 3 % en 2025. Une grande partie de cette croissance est due à une demande de consommation plus forte aux États-Unis, ainsi qu'à une croissance continue dans les économies émergentes d'Asie.
Certes, cette croissance est faible au regard des normes historiques, en particulier pour les économies émergentes, mais elle permet d'éviter une récession. Dans l'ensemble, les prévisions font état d'une croissance solide mais non spectaculaire.
La zone euro devrait connaître une légère reprise économique au cours du second semestre 2024 et en 2025. Un assouplissement des conditions de crédit par la Banque centrale européenne, y compris la première baisse de taux en juin, devrait conduire à une augmentation progressive de l'activité d'investissement.
L'Espagne devrait connaître la plus forte croissance du PIB dans la zone euro au cours des prochains mois, principalement grâce à la forte croissance du tourisme (2,4 % en 2024 et 1,8 % en 2025). En comparaison, les prévisions de croissance du PIB en Belgique sont plus faibles et sont décrites comme "lentes mais régulières".
Les prévisions des économistes d'Atradius pour la croissance du PIB en Belgique s'élèvent actuellement à 1,2 % en 2024 et à 1,5 % en 2025. Ce chiffre est plus élevé que celui de l'Allemagne, qui est aux prises avec un secteur manufacturier atone. Les prévisions allemandes pour la croissance du PIB indiquent 0,0 % en 2024, suivi de 1,3 % en 2025.
Les économies émergentes d'Asie, en particulier l'Inde et la Chine, sont le moteur de la croissance du commerce mondial. Selon nos économistes, même ces moteurs resteront au ralenti jusqu'à la fin de l'année : les prévisions pour les économies émergentes asiatiques restent bloquées à une croissance du PIB de 3,9 % cette année, et il est peu probable que la croissance dépasse 4,0 % l'année prochaine.
Cette atonie est due en grande partie aux faiblesses structurelles de la Chine, en particulier aux problèmes du secteur immobilier. L'Inde est le marché qui connaît la croissance la plus rapide au monde, en grande partie grâce à l'augmentation de la classe moyenne qui dispose d'un revenu disponible plus important.
Les tensions géopolitiques constituent le plus grand défi pour le commerce mondial et la croissance économique. Nous avons déjà vu des routes commerciales majeures être détournées, les compagnies maritimes cherchant des moyens d'éviter les conflits en mer Rouge. Une escalade de la guerre en Ukraine ou une éruption de tensions dans le détroit de Taïwan pourraient également avoir un impact sur l'économie mondiale.
Ces impacts potentiels sont limités à l'heure actuelle, mais représentent ensemble un "scénario alternatif" que les économistes d'Atradius signalent en avertissant que les tendances actuelles de la croissance pourraient s'inverser si la situation géopolitique s'aggravait.
Les perspectives économiques d'Atradius développent les points susmentionnés. Elles décrivent la situation mondiale avant d'approfondir le contexte économique des prix actuels des carburants et la situation des principaux marchés mondiaux, notamment les États-Unis et les Amériques, la zone euro et les économies avancées et émergentes d'Asie.