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La crise énergétique stimule la croissance des énergies renouvelables

Rédigé par Patrick Van der Avert | 14 mars 2023

Les coûts élevés stimulent les engagements climatiques en faveur de l'éolien et du solaire

Le monde doit contenir le réchauffement climatique, idéalement en le plafonnant à 1,5˚C. La plupart des gouvernements du monde sont d'accord et ont mis en œuvre des politiques et des engagements, notamment un soutien accru aux sources d'énergie propres telles que le solaire et l'éolien. 

Cependant, la crise énergétique mondiale actuelle est également un moteur essentiel de la croissance des marchés des énergies renouvelables. Alimentée par une forte inflation et des chocs d'approvisionnement, la spirale des prix de l'énergie est visible bien au-delà des frontières de la Belgique puisqu'elle a atteint la plupart des coins du monde. En réaction, les entreprises et les gouvernements se tournent de plus en plus vers des sources d'énergie alternatives.

Les énergies renouvelables bénéficient d'une perspective ensoleillée

Malgré leur utilisation croissante, les énergies renouvelables ne représentent encore aujourd'hui qu'une part mineure de la consommation énergétique mondiale. L'énergie éolienne et l'énergie solaire fournissent ensemble environ 7 % de l'énergie totale consommée dans le monde, soit autant que l'énergie hydroélectrique (qui a récemment connu une baisse de production due aux sécheresses) et plus que l'énergie nucléaire, qui représente environ 4 % de la consommation mondiale.

Cette situation est en train de changer. De nombreux gouvernements ont mis en œuvre des plans ambitieux pour construire des capacités éoliennes et solaires, à la fois pour lutter contre le réchauffement climatique et pour réduire les importations de combustibles, qui sont vulnérables aux risques géopolitiques. 

La Chine est en tête du peloton. Elle vise à ce que 18 % de sa capacité énergétique soit générée par l'éolien et le solaire d'ici 2025. Les crédits d'impôt pour la production d'énergie solaire et éolienne aux États-Unis (dans le cadre de la loi sur la réduction de l'inflation de 2022) stimuleront la croissance du secteur sur le marché. La stratégie REPowerEU de l'UE vise une part de 45 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique total d'ici 2030. L'élimination des importations de combustibles fossiles russes dans l'UE d'ici 2027 accélérera le déploiement à court terme et contribuera à améliorer la sécurité énergétique dans la région.

Les marchés du pétrole et du gaz sont en ébullition

La question clé pour la plupart des clients du secteur pétrolier et gazier est actuellement la sécurité énergétique. Les coûts élevés et les goulets d'étranglement de l'offre après la récession ont provoqué une crise énergétique mondiale. Ces difficultés ont été aggravées par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a entraîné des pénuries de gaz, notamment en Europe.

Malgré les problèmes d'approvisionnement, la demande de pétrole et de gaz est élevée. Paradoxalement, cela est dû en partie à un abandon des combustibles fossiles. On le voit surtout dans l'industrie automobile, où l'augmentation des ventes de voitures électriques entraîne une hausse de la demande d'électricité. 

Toutefois, les économistes d'Atradius estiment que la demande de pétrole est en train de plafonner, et que le gaz atteindra probablement son pic à la fin de la décennie, voire avant. La demande de ces deux produits diminuera sensiblement entre 2030 et 2050, à mesure que le monde se tournera vers des sources d'énergie propres pour lutter contre le changement climatique.

Comment la consommation d'énergie de la Belgique se compare-t-elle à celle du reste du monde ?

La majorité des besoins énergétiques de la Belgique sont actuellement couverts par des importations d'énergie primaire (principalement du pétrole et du gaz). Cependant, les politiques de l'UE, ainsi que les ambitions nationales et régionales, favorisent le changement. Le plan national belge pour l'énergie et le climat vise à réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur de l'énergie d'ici à 2030. La dernière centrale électrique au charbon de Belgique a été fermée en 2016 et la proportion de l'électricité du pays provenant de ressources renouvelables atteindra un nouveau pic de 25 % en 2020 . La Belgique est un leader mondial de l'éolien offshore, avec 2,23 GW en 2020 et des plans pour 5,7 GW ou plus d'ici 2030.

Ce qui ressort clairement du rapport Atradius Energy Outlook, c'est que le monde est en train de passer aux énergies propres. Qu'il soit motivé par des objectifs climatiques ou par le désir d'améliorer la sécurité énergétique géopolitique et le coût des combustibles fossiles, le changement est en marche. La Belgique fait partie de ce changement, tant par son marché intérieur que par son rôle dans le commerce international. Reste à savoir à quelle vitesse les objectifs ambitieux en matière de changement climatique pourront être atteints, tant en Belgique que dans le reste du monde.